Gouverner par les cartes
Les cartes accompagnent la mise en place de l’infrastructure routière prévue par Trudaine.
C'était la première fois en France qu'on s'attaquait à un tel programme de levés topographiques et de dessins de précision pour des besoins civils.
Tout le pays, et plus seulement les provinces frontalières, se trouvait concerné. Chaque ingénieur devait dresser des cartes détaillées de l’état des routes dans l'étendue de son secteur, et toutes ces cartes devaient être dessinées suivant une même échelle de 10 lignes pour 100 toises (soit 1/8640 è). Ces cartes étaient le préalable à la création de routes nouvelles.
L’ingénieur travaillait sur les environs immédiats de la route (1 170 m environ). Il commençait par mettre en place la position des localités situées à l'intérieur de cette bande en utilisant les calculs par triangulation issus des travaux de Cassini .
Jean-Rodolphe Perronet (1708-1794), donna un nouvel élan aux plans de routes, qui devaient constituer l’ « atlas dit de Trudaine »(appellation donnée au XIX è siècle). Cette méthode est adoptée dans la généralité d’Alençon, où il se fait remarquer pour la rapidité et la qualité de son travail. En février 1747, Perronet est appelé à Paris par Trudaine à la tête du bureau de dessin de Paris (future École nationale des Ponts et Chaussées)
Le primat du dessin doit donc être mis en parallèle avec l’établissement de la carte de Cassini, contemporaine:
en 1733, Louis XV ordonne à l’astronome César-François Cassini de Thury (1714 - 1784) de lever la carte du royaume. La première des feuilles, celle de Paris, est présentée au roi en 1756. L’œuvre est poursuivie par son fils Jacques-Dominique comte de Cassini (1748-1845) et les dernières planches seront gravées en 1817.