![Atlas de Trudaine 1747](https://image.over-blog.com/uLwXUapVqQC4wYvuHyHldkJ73xo=/fit-in/300x300/filters:no_upscale()/image%2F0496102%2F20141029%2Fob_5f9bd1_img111-trud-bellou016.jpg)
Une expo entièrement nouvelle, basée sur un travail réalisé au sein du Pays perche ornais pour des pupitres pédagogiques, sera présentée pour la 1ère fois les 24 et 25 octobre 2015, à la Foire d'automne de Rémalard, au stand de la Communauté de communes du Perche rémalardais.
A l'initiative de notre association, l'Office de tourisme a obtenu le droit de reproduire ces panneaux sur support souple. Le financement en sera assuré par la Communauté de communes.
A très bientôt.
L'ancienne route royale, dénommée suivant les documents " de Chartres au Mans ", " de Paris à Angers " ou " de Paris à Nantes", concerne notre secteur. Les planches de l'atlas de Trudaine (1747 pour la généralité d'Alençon) décrivent la route et ses environs immédiats, mais ne permettent pas la localisation des bornes milliaires, dont le principe et la réalisation datent de la fin du XVIIIe siècle (1786), juste avant la Révolution.
Sur le territoire de Bellou-sur-Huisne, les bornes milliaires (marquées 74, 75 et 76 ) en grès, sont situées sur la route de Saint-Paterne et la route de Bellême. Ces bornes jalonnaient au départ de Notre-Dame de Paris toutes les demi-lieues ou 1 000 toises (d'où leur nom) , soit environ 1 900 m. La souche de la borne 75, brisée à la Libération, était restée à son emplacement d'origine. Les 2 morceaux ont été rassemblés et la borne restaurée a été réinstallée en août 2014. La borne 76, stockée en très bon état chez un particulier, après des travaux route de Bellême, a été remise en place. La borne 74, à la sortie du bourg de Bellou, sera une copie: elle attend les beaux jours pour être posée.
Le principe du bornage des grands axes, au départ d'un point 0 situé sur le parvis de Notre Dame de Paris, était contesté par les généralités (régions), qui auraient préféré que l'on reparte de chaque "frontière" intérieure": il faudra attendre 40 ans pour voir les bornes fleurdelisées en place ! Les fleurs de lys ont été détériorées à la Révolution, et souvent transformées en faisceaux de licteurs, emblème révolutionnaire.
La question de l'amélioration de la qualité des routes et de la rapidité des transports, celle du bornage, celle de la cartographie moderne des Cassini, et la levée des blocages de toutes sortes, porte en germe les évolutions techniques de 1789, dont, pour les distances, l'unification des unités de mesure aboutissant au mètre-étalon . A titre d'exemple, la valeur de la lieue n'était pas la même suivant les provinces...
A l'heure actuelle, ces bornes ne bénéficient d'aucune protection au titre des Monuments historiques. Les propriétaires sont divers (Conseil général, communes, parfois des particuliers sur d'autres routes).
En 2013, après un inventaire photographique détaillé des bornes sur l'axe allant de La Madeleine Bouvet ( Pont chartrain) à Bellême, des recherches sur les moyens de communication routiers au XVIIIè s, faites par G. Costil et Y. Cosquéric, aboutirent à la réalisation d'une exposition à l'occasion des Journées du patrimoine 2013, à l'église St Paterne de Bellou sur Huisne, située sur la Route royale.
En raison de l'intérêt croissant pour ce patrimoine, l'exposition de 2013 a été à nouveau présentée à l'OTPR (office de tourisme du Perche rémalardais), puis à la Foire d'Automne de Rémalard, les 25 et 26 octobre 2014, au stand de la Communauté de communes, avec un bon succès. On peut estimer à 300 le nombre total d' "amateurs"de la Route royale venus voir l'exposition! Ce blog, que vous lisez assidument, recueille plus de 100 "vues" sur les pages concernées.
Parallèlement, le Syndicat du pays Perche de l'Orne et le Conseil général procédaient à une étude technique plus poussée, concernant la remise en état de l'ensemble des bornes, ainsi que des pyramides de limites de la généralité d'Alençon, de St Jean des Murgers à Igé.
Le projet était triple: d'abord remettre les bornes existantes à leur emplacement d'origine, grâce au chiffre figurant sur chacune d'elles, indiquant la distance à Paris. Cela voulait dire: retour de la borne 69 de Bellou à Moutiers, de la 72 de Condé (où elle servait de limite départementale avec l'Eure et Loir) à Rémalard, etc), en procédant aussi à la récupération de plusieurs monuments "mis en dépôt" chez des particuliers lors de travaux routiers (borne 75, borne 76, etc).
L'ensemble des bornes de cet axe est déjà en lui même, suivant les spécialistes, l'un des plus intéressant en France, par sa continuité, son importance et la qualité de sa conservation.
Le projet prévoit la réalisation à l'identique des bornes manquantes, qui devraient être en place en 2015
Enfin, des pupitres pédagogiques seront installés à quelques endroits stratégiques, afin de sensibiliser les visiteurs à cet important vestige de notre patrimoine. Plusieurs associations de défense du patrimoine participent financièrement à ce projet, dont Bellou Patrimoine. Mise en place prochaine.
Dès la mi-août 2014, la borne 75, restaurée, fut la première à être remise en place au lieu dit Les Grandes Marres, à Bellou. Les travaux, entièrement pris en charge par le Conseil général, sont de grande qualité: drainage du terrain, moyens techniques et humains, etc.
Les bornes anciennes sont désormais en place, sur le côté gauche de la route en allant vers le Mans, pour respecter la disposition d'origine. La 77, située sur un délaissé de voirie, est à droite de la grand-route, mais bien à gauche sur le délaissé (route royale d'origine!)
L'entretien des abords n'est pas pris en charge par le Conseil général sur la partie de la route qui est communale, en particulier dans la traversée de Bellou. Voir photo de la borne 75 prise le 30 juillet 2015...
D'autres projets, plus hypothétiques (fresque?), seraient envisagés...
Enfin, en 2015, si notre association trouve des partenaires, elle proposera une nouvelle animation.